Le 4 janvier dernier Emmanuel Macron annonçait sa décision de livrer à l’Ukraine des chars de combat AMX-10 RC. Londres pour sa part prévoit de livrer 14 chars Challenger 2 à Kiev. Le chancelier allemand annonce également sa décision de livrer 40 chars Marder à Zelensky. Ces blindés légers sont à peine arrivés que Zélensky réclame plus, toujours plus : Macron annonce aussitôt ne pas exclure l’envoi de chars lourds Leclerc et la Ministre allemande des affaires étrangères, la Verte Annalena Baerbock, annonce que l’Allemagne ne s’opposera pas à la livraison par la Pologne de chars lourds Léopard.
Ces quelques faits soulignent que l’Union Européenne et la Grande-Bretagne franchissent un pas supplémentaire dans leur implication ouverte dans la guerre en Ukraine. Ce sont ainsi de nouveaux milliards d’euros supplémentaires qui sont dépensées pour une guerre qui ne profite stratégiquement qu’aux États-Unis. Des milliards qui sont pourtant nécessaires à notre santé, nos écoles, nos retraites, nos services publics.
Il faut rappeler en effet que ce sont les États-Unis impérialistes hégémoniques qui ont encouragé le gouvernement ukrainien à demander son adhésion à l’OTAN dans leur stratégie d’encerclement de la Russie qui se déploie progressivement depuis près de 30 ans. En 1999 ce sont la Hongrie, la Pologne, la République tchèque qui sont intégrés à l’OTAN. Ils sont suivis en 2004 de la Bulgarie, de l’Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Roumanie, de la Slovaquie et de la Slovénie, puis en 2009 de l’Albanie et de la Croatie, puis du Monténégro en 2017 et enfin de la République de Macédoine du Nord en 2020. Un simple regard sur une carte suffit pour se rendre compte que l’encerclement de la Russie n’est pas une paranoïa russe ou un délire de Vladimir Poutine. La prise en compte de cette stratégie étasunienne est incontournable pour comprendre les enjeux de cette guerre. C’est elle qui explique les multiples interventions de Vladimir Poutine rappelant que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN était une ligne rouge qui ne pouvait pas être franchie. L’ancien conseiller en politique militaire d’Angela Merkel, Erich Vad le confirme sans ambiguïté : « La région de la mer Noire est aussi importante pour les Russes et leur flotte de la mer Noire que les Caraïbes ou la région de Panama pour les États-Unis. Aussi importante que la mer de Chine méridionale et Taïwan pour la Chine ». C’est donc en connaissance de cause que les États-Unis ont poussé l’Ukraine à demander son adhésion à l’Otan. La guerre que mène l’armée ukrainienne n’est rien d’autre qu’une guerre états-unienne par procuration.
Le peuple ukrainien est ainsi sacrifié comme chair à canon pour des intérêts qui ne sont pas les siens. Toute nouvelle livraison d’armes à l’Ukraine est de fait une contribution à une guerre dont seuls les États-Unis tirent les fruits. Ces intérêts sont premièrement économiques avec l’importation massive par l’Union Européenne du gaz de schiste étasunien qui, à cause des coûts d’exploitation prohibitifs, ne pouvait trouver preneur autrement. L’historien étasunien de l’énergie, Daniel Yergin, le rappelle en constatant : « Sans le gaz de schiste américain, l’Europe n’aurait pas pu résister à la fermeture des robinets du gaz russe ». L’industrie étasunienne de gaz de schiste en récession longue a ainsi trouvé un nouvel essor fulgurant.
Les intérêts sont également géostratégiques, les États-Unis réussissant par cette guerre à faire taire toutes les velléités à une politique étrangère indépendante dans l’Union Européenne comme en France.
Ce n’est pas la première fois que les États-Unis poussent l’Europe à une guerre par procuration. Ils l’ont fait en 1914 et en ont retiré des gains économiques considérables faisant d’eux la première puissance économique et militaire au sortir de la guerre. Ils l’ont fait au début de la seconde guerre mondiale en continuant de commercer avec l’Allemagne nazie, y compris en continuant de lui vendre des armes. Aujourd’hui que les risques de guerre nucléaire localisée augmentent chaque jour, les États-Unis encouragent à la poursuite de la guerre. Il est vrai qu’une telle guerre serait éloignée du territoire états-unien mais proche des pays européens.
Plus un sou pour la guerre, mais pour nos salaires !
Exigeons la sortie de la France de l’OTAN !